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Tinder surprises !
10 avril 2022

LECON N°1 ! DOSER L'HUMOUR

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les premiers contacts arrivent, les filles m'avaient informée qu'une photo de profil anonyme permettait d'attirer les contacts en recherche d'aventure sans lendemain, l'anonymat étant synonyme d'infidélité.

Pour rappel, la photo que j'ai choisie est un chat, un joli mais classique et peu original chat européen gris tigré. J'essaie de ne pas me laisser freiner par les vannes idiotes que cela pourrait entraîner, et me questionne:"la chatte" est-elle toujours d'actualité ? "21 ans de couple et tu te sens has been y compris sur les termes salaces", me voilà old school.

Swiper, liker, supprimer, a tout d'abord un côté grisant, dans la symbolique Tinder laisse l'illusion que l'on "consomme" du partenaire... mais ce n'est qu'une illusion, je l'ignore encore !

Le 1er à me contacter, après mon "like", J., 50 ans fraîchement fêtés selon ses dires. Look casual, décontracté, allure athlétique, cache habillement sa calvitie sous bonnet ou casquette (oui, je l'apprendrais à la longue, les bonnets et casquettes en "mid-life" chez les hommes sont plus révélateurs de tricherie capillaire que de décontraction réelle, certains allant même parfois jusqu'à construire leur look autour de ce complexe).

J et moi commençons à échanger, en mode décontracté, pas encore franchement flirt. Novice attentive je le laisse approcher et avancer ses pions, prendre ses marques, reconnaître le terrain et de mon côté je prends des notes mentales. Consciente de mon ingénuité, je comprends vite que je nage dans des eaux troubles dont je n'ai pas la connaissance des courants, "apprendre vite m'évitera la perte de temps" me dis-je.

Il me demande rapidement une photo après les "politesses" rapidement envoyées (t'es célibataire ? tu es d'où ?...) justifiant ne pas avoir de critère précis  bien que préférant les poitrines généreuses, ayant vécu avec un petit 85 A durant des années. Je décide de jouer le jeu et lui annonce mon 95E, il semble satisfait... le voilà exilé volontaire au pays des grands bonnets.

on passe donc sur Whattsapp. 

La conversation prend une tournure plus personnelle, je continue mon apprentissage. L'air de rien il commence son QCM, et demande mon vrai prénom, ne peut retenir l'éternelle vanne relative  à la comtesse de Ségur et les putains de malheurs qu'elle a de fait infligé à des générations entières filles se prénommant comme moi.  Se trouve sans doute drôle... je tais le fait que je le trouve particulièrement lourdingue.

Il demande d'où je suis, là encore il ne peut réprimer des vannes sur la localité et sa réputation sulfureuse, il ne lui en faut pas plus pour embrayer plus clairement sur le sexe. Demande mes pratiques, mes goûts, mes désirs. Franche je n'ai rien à cacher et suis bien déterminée à tester l'hédonisme... je mesure à quel point mon ex a craché dans la soupe en allant voir ailleurs, il coche toutes les cases en matière de fellation et exprime sa motivation.

j'ignore encore à ce stade, à quel point les embûches vont se multiplier

sans crier gare, il finit par m'envoyer une photo de lui nu... le sexe masqué par un gribouilli malhabile. Il est grand, athlétique, muscles secs et peu ostentatoires mais néanmoins bien visibles. Il est fier d'expliquer qu'il doit son physique à la natation, au vélo. L'âge et le vieillissement semblent l'angoisser.

Je tais ma vanne sur la calvitie et le bonnet, et flatte sa silhouette. Il pavane. Je l'imagine faisant la roue avec sa queue... Un paon presque chauve, ça doit être étrange...

en échange il obtient une photo de mon décolleté... il me gratifie d'un "hummmm" qui m'apparait laconique mais au fil des expériences et des échanges, je réalise que le hummm est le lol des applis de rencontre, signifiant aussi parfois que lorsqu'une des mains est occupée, le mobile et le correcteur sont bienveillants et comblent les errances linguistiques dans ces moments d'auto satisfaction sexuelle.

Il déclare avoir "chaud" (sexuellement parlant visiblement), et part faire 50 km à vélo, il semble attendre l'admiration, je lui lâche "OMG, 50km ? mais qu'as-tu fait de mal ?".

Il se vexe légèrement, me le signifie et prend de la distance: niveau humour nous ne sommes décidément pas raccords. Je regarde à nouveau ses photos, décèle une bouche qui m'inspire peu, des yeux peu expressifs.

Le soir même il revient dans la discussion l'air de rien, me parle d'alimentation, perfide, il a compris mon complexe quant à mon poids et tape sur les points faibles. Je me gausse et lui rappelle qu'il a matché... et que le descriptif faisant état d'une pulpeuse et non d'une sylphide, c'est drôlatique de le voir étaler son incohérence !

Décidément plutôt satisfait de sa personne, il me glisse de façon (très) malhabille jouir d'un QI surdimensionné - m'aurait-on menti ? les amies m'avaient parlé de sexe, de teub, de zob... bref... de tout sauf de QI, je checke le logo de l'appli... non non il s'agit bien de Tinder.

Il affirme crânement être "zèbre" (il semble over proud du truc... ) et pour enfoncer le clou,  feignant de se plaindre d'avoir pris 3kg depuis le confinement il balance une autre photo de lui, à poil, un papillon difforme camouflant ce que décidément il meurt d'envie de dévoiler ... "si tu veux que j'enlève le cache fais moi signe" lance t il. Joueuse je lui balance "je te fais simplement remarquer que c'est toi qui insiste pour exhiber... et que je n'ai rien demandé ! ;-)"

Il cloturera nos échanges en m'accusant d'être castratrice et malveillante... la taquinnerie a tourné au vinaigre...

perplexe, je réalise que l'écrit et l'humour ont leurs limites... discussion écourtée, rencard annulé, je nexte et reprends plus assidûment mon exploration...

 

 

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