LECON N°24: NE PAS FUIR L'EVIDENCE

La vérité m'est apparue limpide, claire, criante et cruelle alors que le dernier candidat (S. voir leçon n°23), m'a envoyé un piteux et navrant SMS de rupture il y a 2 jours à 00.30: je ne peux décemment pas chercher l'amour... je suis déjà amoureuse. Amoureuse transie depuis des mois, d'un homme de mon passé, invisible et absent avec qui je n'ai jamais eu aucun rapport ou presque et qui me tient murée dans son silence. Je ne peux en vouloir aux aventuriers qui ont traversé mon quotidien d'avoir voulu m'appâter avec un discours pseudo romantique et me convaincre de leur attachement (pour les plus habiles) ou me faire attendre des lendemains qui chantent, j'ai joué le même jeu qu'eux, je n'ai été ni lucide, ni honnête ... avec les (sauf F, voir leçon n°8 avec qui j'ai été très claire et C. bien évidemment avec qui je parle inévitablement de The One et qui me donne à ce sujet des conseils "tactiques") hommes qui ont traversé ma vie depuis 16 mois.

Il n'y a de place pour personne... je peux me surprendre à m'attacher (ce fut sincèrement le cas avec S), mais il m'est impossible de tomber véritablement amoureuse, je le suis déjà, j'aime, j'aime THE ONE. Aucun autre ne peut avoir sa chance. Je ne suis pas polyamoureuse (enfin, sait-on jamais), je suis exclusive et à ce titre... je dois avouer avoir triché, menti aux "récurrents" et surtout à moi même, et ce malgré moi.

Mes conquêtes depuis ma séparation ont été des paravents, de jolis pansements, mais aucun n'est parvenu à me faire totalement oublier the One, aucun n'a su me guérir de ce "cancer amoureux". Même S, dès les premiers grains de sable, The One et son absence sont reparus, le poison est revenu courir lentement mais sûrement...

J'ai joué un jeu de dupes: séduire, conquérir et consommer n'a fait que confirmer ce que je tentais de nier... je suis amoureuse d'une ombre inaccessible, c'est incohérent, inexplicable, stupide, improbable, possiblement immature, les qualificatifs sont innombrables... Il est là et prend toute la place et tout me ramène encore et toujours à Lui malgré les aventures...

J'ai "enchaîné" les conquêtes pour remplir le manque cruel de mes enfants mais aussi le silence étourdissant de Son mutisme. Je me retrouve devant ce constat implacable: j'ai conquis, séduit, consommé pour remplir les manques. Je suis de ce fait bien forcée de considérer les viandards avec plus de tolérance, voire de bienveillance: je me suis définitivement comportée comme eux. Je me suis parfois plainte d'être traitée comme un placebo, un objet sexuel... or j'en ai fait de même ! 

Ce sentiment est-il lui-même un paravent pour méviter de glisser avec d'autres ? suis-je dans l'idéalisation d'une ombre qui me rejète et me tient à distance et de fait me conforte dans la mésestime ? je m'interroge longuement, à en devenir folle par moment, cette histoire vire parfois à l'obsession, puis je me jète dans une nouvelle histoire que je sais sans lendemain possible ni souhaitable, et tente de l'oublier, me persuadant que cet amour est une chimère, que l'on ne peut être amoureux ainsi... ma vie sentimentale se résume à une image: un insecte s'entêtant à vouloir sortir, se heurtant encore et encore à la fenêtre !

Reste à définir dans quel sens prendre le problème !