Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tinder surprises !
24 mai 2023

LECON N°22: ACCEPTER DE RESTER DANS LE FLOU

pexels-pedro-figueras-626163

Je matche avec A. 43 ans, physiquement totalement à mon goût: traits virils et doux à la fois. Plein de tact et de finesse, parlant de musique (il mixe, fan d'électro) et de culture durant la première heure de tchat sur l'appli, son discours dénué d'allusion sexuelle me plait. Nous passons sur whatsapp, où comme toujours, la discussion devient plus intime. Il écrit parfaitement, sans faute, me raconte son passé professionnel, sa fille de 3 ans, sa séparation, on échange sur nos déceptions, nos espérances, nos envies de "se poser". Sa sensibilité me séduit...

Nos échanges vont par la suite au fil des jours, s'orienter vers nos univers sexuels: il s'affirme comme fan du cunilingus - je préciserai à ce sujet, avoir noté un net retour en grâce de la pratique: avant de rencontrer le père de mes filles en 1999, le cunilingus était une pratique rare, du moins les partenaires que j'ai eu le pratiquaient rarement et étaient encore plus rarement talentueux- et il regrette avoir très peu pratiqué la sodomie pour laquelle j'avoue avoir un faible. "Mais mon kiff est le plaisir de ma partenaire, si tu kiffes, je kifferai". 

Nos fixons le rendez-vous au mercredi soir, mais mon cycle hormonal en décide autrement. Nous reportons au vendredi... les échanges montent en intensité, deviennent incendiaires à grands renforts de photos vidéos et vocaux... tenaillés par le désir que nous entretenons allègrement de jour comme de nuit, nous en venons à projeter une nuit "marathon", intense et sportive et pour ce faire, nous convenons que je demande à Cy de me donner un sachet de kamagra (substitut de viagra) de ne pas porter de sous-vêtement ni lui, ni moi.

J'arrive chez lui avec 1h de retard (M/G m'a appelé ce soir là, voir leçon N°20 "arrêter de jouer"), où il m'attend accompagné d'une bouteille de vin blanc au frais d'un terroir dont je lui ai déclaré être friande et d'un apéro dînatoire prêt à être dégusté. Je me perds sur la route des plages. Il parvient à me retrouver sur un chemin de vignes, faisant demi-tour., mi-tarte mi-dinde.

Je découvre un homme plus fragile que ses photos ne le laissaient transparaître, encore plus charmant, magnétique et timide. On commence l'apéro, pérorant à nouveau sur nos parcours, sa séparation... la mienne, sujet que j'élude rapidement. Parler des exs durant un rencard est tout sauf excitant... Il se penche et m'embrasse enfin, timide, sensuel et tendre.

Il enchaîne les vodkas redbull, je me laisse aller avec la bouteille de vin dont le niveau descend considérablement, décidément fort bon... il sort un sachet de coke, déclarant ne plus être accro tout en reconnaissant l'avoir été un temps après sa séparation et enchaîne 2 traits, prend le sachet de kamagra en me tendant la paille et un mini rail. Je me laisse tenter.

Il glisse la main sous ma robe, vérifiant l'absence de sous-vêtement, je déboutonne son chino et en fait de même. On passe à l'action, nous ruant sur le canapé, il m'offre un cunilingus tout en douceur et orgasmique. Je lui rends la pareille, pantelante, jambes flageôlantes. Il jouit, presque par surprise.

On fait une pause, il se rhabille prude et toujours timide, et se plante devant sa table de mixage, la main sous la chemise que j'ai enfilée à la hâte me caressant le dos avec douceur. Nous échangeons sur nos références musicales incontournables, il me parle de daft Punk, Nina Simone, je déclame mon amour démesuré pour Bowie et les Stones en avouant être passablement défoncée. Je l'écoute mixer en m'expliquant à demi-mot qu'il a eu de rares aventures depuis sa séparation. Je passe sous silence ma "petite collection" et faire taire ma faim de lui.

Il prend un troisième trait, mettant en doute l'efficacité du kamagra et reconnaissant les effets délétères de la coke sur ses érections... la nuit marathon se transforme alors en nuit à l'intensité moyenne, me laissant sur ma faim décuplée par le vin, la coke et nos échanges écrits vendant du rêve de la semaine passée. Les deux autres ébats sont écourtés, dénués de fantaisie, classiques voire banals mais exaltants néanmoins.

La nuit est plus reposante qu'intialement prévue malgré des ronflements tonitruants et l'arrivée inopinée de son frère (qu'il héberge) à 9h du matin.

Je pars peu de temps après, mal à l'aise (la présence inopportune du frère selon moi et sans doute volontaire et salvatrice pour A y joue pour beaucoup), en proie à une gueule de bois carabinée malgré les 3 cafés bus à la hâte et après que nous ayions convenu de nous revoir.

Notre relation fugace se termine sur un sms laconique "je zone sur mon canapé, suis hs" de sa part.

Je suis à ce jour sans nouvelle, restée sans explication. Il est le seul à ce jour à n'être pas revenu (à moins que le tout dernier candidat ne suive cette mode) et dont je déplore le silence. L'un explique peut-être l'autre, mon sens du jeu, ma détestation du flou, le fait de ne pas avoir moi-même mis un terme, une attirance forte que je ressentais pour lui, le fait d'avoir cru à son discours ("je veux me poser" disait-il) et la sensation de m'être faite berner comme une bleue... "d'avoir baissé ma garde pour me prendre une droite" juste après M/G (leçon 20)... sont aussi plausibles et j'ai du mal à démêler mes propres ressentis.

Je ne sais ce qui m'a valu ce rejet: sa performance en demi-teinte en lieu et place d'un marathon promis, contre performance de ma part qu'il ne m'aurait pas verbalisée...  Belette a évoqué la possibilité que je l'aie effrayé, trop sexuée trop libérée... je ne sais... j'ai pourtant vécu cette nuit sur la retenue, tout autant déstabilisée que séduite par sa timidité j'ai plus la sensation d'avoir cherché à l'apprivoiser en cachant mon solide appétit sexuel lorsque le partenaire me plait. 

Je suis dans le flou, ne connaissant pas la raison exacte de son silence, je ne peux que supposer, se remettre en question peut mener à l'obsession lorsqu'il n'y a pas d'explication. 

Il est toujours sur tinder: il a liké Belette dernièrement, mais reste introuvable avec mon profil, signe qu'il m'a certainement bloquée (tinder permet de bloquer certains numéros de téléphone), j'ai gardé son contact sur whattsapp, sans nom attribué, comme une relique toxique. Le goût amer que A m'a laissée est tenace. Je dois accepter qu'il m'ait larguée dans le flou, sans un mot, sans explication, il me ghoste à mon tour me rendant sans le savoir la monnaie de la pièce donnée à quelques prédécesseurs dont la candidature n'a pas été retenue. "Merci, on vous rappellera"... dit-on à l'issue de castings peu satisfaisants.

Réaction d'égo, déception, fierté écornée, sensation d'avoir été un mauvais coup ou m'être comportée comme une dinde défoncée et idiote...  il n'en faut pas plus à la blessure de rejet pour ressurgir, perfide et lancinante. Il est mon "caillou dans la godasse" de ses 15 derniers mois, il me plaisait véritablement ce, malgré des ébats classiques mais tout à fait satisfaisants, il tranche totalement avec les viandards et les mâles alpha. Cet épisode a mis en lumière plus encore mon envie (besoin surtout) de trouver le bon candidat qui à défaut de me faire oublier celui qui a sans nul doute dérobé mon coeur et ne se soucie pas plus de moi que de sa dernière capote (ne cherchez pas, il n'en est fait le portrait dans aucune leçon, cette pseudo relation est mon "cancer" amoureux), m'apporterait la stabilité sexuelle et surtout la tendresse et la douceur que j'ai du mal à m'accorder.

Il m'a relikée fin mai, mais reste silencieux, j'ai envoyé un message sobre "étonnée de ton like ! comment vas-tu ?" resté sans réponse mais le match (lorsque les deux se likent mutuellement) n'a pas été annulé, je me demande si son like n'est pas le fruit d'une maladresse... l'avenir me le dira, mais pour mon équilibre très précaire ces jours-ci, il serait sans doute préférable qu'il ne donne pas suite car je ne peux garantir de ne pas être tentée de retourner m'égratigner plus encore. Il va définitivement falloir que j'observe de plus près ce masochisme !

je dois avouer avoir constaté dès F à l'automne ma dépendance affective, et une envie de me poser...
A m'a beaucoup plu de par son ambivalence, son caractère juvénile et doux, son physique me plaisant en tous points... sur le plan sexuel les premières fois avec les hommes qui ont véritablement compté dans mon existence furent franchement ratées (je n'avais cependant pas les mêmes exigences en la matière), il ne m'en fallut pas plus pour me faire trébucher et espérer plus qu'un simple et inutile "one shot" avec A.
J'ai un goût définitivement très affirmé pour les hommes complexes et la routine de ces 22 ans avec un homme calme, morose et routinier (sur tous les plans) m'ont faite revenir à mes premiers penchants pour les bad boys, complexes et ambivalents, pourtant l'un d'eux m'a envoyée aux urgences il y a 25 ans, mais il m'apparaît clairement que mon sens du jeu et du défi et une estime de soi en berne me confortent dans l'idée que je ne mérite que cela: le vieux schéma de l'enfant maltraitée et dénigrée qui me poursuit et me conditionne encore. Je me sens inconsciemment indigne d'être aimée et plus le défi de faire tomber amoureux ce genre d'homme est grand plus je projète une grande valeur que je m'octroierais de fait.
Je tente de m'atteler à déconstruire cela, mes choix de partenaires sont bien malheureux depuis le début 2023, et il devient urgent de savoir choisir plus sereinement. Arrêter d'indexer l'amour de soi sur l'amour de l'autre (qui clairement avec ce genre d'hommes complexes tiendrait du miracle) devient vital et il m'apparait surtout inutile puisque bien malgré moi, j'aime déjà ailleurs...
j'expose sans fard mes abysses et mes incohérences et suis effarée à la relecture des leçons successives, je suis une thérapeute tordue et bancale qui prône des leçons qu'elle est infichue de s'appliquer et je me dois de l'assumer ! et surtout de travailler enfin à me départir de tout cela...

 

 

Commentaires